Patrick ISABELLA


Patrick ISABELLA




Patrick Isabella,
un attaquant en pleine bourre

Ecrire qu'il est à la base du renouveau xamaxien serait un tantinet exagéré et injuste envers ses camarades. Mais le football a beau rester un sport d'équipe, il n'en demeure pas moins que dans un collectif, il y a toujours quelques individualités qui flambent. C'est la cas présentement de Patrick Isabella. L'attaquant neuchâtelois se trouve actuellement en pleine bourre et son entraîneur compte énormément sur lui ce soir pour percer la défense réputée solide des Norvégiens de Viking Stavanger.


Gérard Stegmüller

Cinq buts en championnat - blessé, il a fait l'impasse sur le premier match à Sion - deux en Coupe d'Europe: en cet été 1997, Patrick Isabella (né en 1971) respire la santé. "Il est vrai que je me sens bien à Neuchâtel. J'attaque ma quatrième saison et mon contrat court jusqu'en 1999. Je l'ai prolongé de trois ans il y a tout juste une année. Pourquoi trois ans ? En général, quand tu signes un contrat, ce n'est pas pour un an. J'habite Cortaillod. Avec mon chien, j'affectionne les promenades en forêt et au bord du lac. Vraiment, tout baigne".

Dans la foulée, l'ancien junior d'Yverdon ne tarit pas d'éloges sur son club: "Ici à Neuchâtel, on joue au football. Attention, il ne s'agit pas de mal interpréter mes propos. Ailleurs, certaines équipes jouent également au ballon. Mais à Neuchâtel, on prend vraiment du plaisir sur le terrain. Ce qui, à mes yeux, est primordial. Bien sûr, il y a des fois où ça ne tourne pas comme on le désire. Ce sont les aléas du sport."

Dialoguer avec Patrick Isabella ? Un vrai plaisir pour un journaliste. C'est qu'il en a des choses à dire, le bougre. Tiens, un petit mot au passage sur le capital sympathique que Neuchâtel Xamax draine à travers tout le pays: "Notre équipe est sympathique car même à l'extérieur, elle tente d'imposer son jeu. Les gens viennent donc nous voir volontiers. Ils savent qu'il y aura du spectacle. Et ils sont rarement déçus. On ne fait pas n'importe quoi avec le ballon. Et puis, détail qui a son importance, il n'y a pas dans l'équipe de joueurs teigneux."


Une paire redoutable

C'est indéniablement à l'aile droite que Patrick Isabella se sent le plus à l'aise. "A Yverdon, à Lausanne et à Neuchâtel Xamax, j'ai toujours évolué en 4-3-3. Au vrai, le 4-4-2 ne me dérange pas non plus. On chipote sur un système. C'est son application qui a son importance. Maintenant, dans le football moderne, on demande toujours plus aux avants de défendre. La saison précédente, nous étions les quatres mêmes attaquants. Il se trouve que ces derniers matches, c'est moi qui marque. Cela peut changer. En soi, ça n'a pas beaucoup d'importance. Quand l'équipe gagne, ça me procure un énorme plaisir. Et quand je score, le plaisir est double, tout simplement !"

Lors des dernières sorties de Neuchâtel Xamax, l'observateur averti aura remarqué que l'entente entre Bruno Alicarte et Patrick Isabella (au bénéfice d'un passeport communautaire) ne fait surtout plus tache dans la maison. "Bruno est quelqu'un de très porté sur l'offensive, il participe beaucoup au jeu. On se complète bien. On travaille certains schémas à l'entraînement qu'on tente de répéter en match. Ce n'est pas toujours évident. Il est plus aisé de construire des actions depuis les côtés. Il y a plus d'espaces. Dans l'axe, il est difficile de s'exprimer. Voilà peut-être pourquoi on nous reproche de ne pas assez tirer au but. Il ne s'agit pas non plus de tirer pour tirer, histoire de faire plaisir aux gens. Le but est toujours d'utiliser la balle au mieux. Et si on a retrouvé des couleurs depuis quelques semaines, c'est parce qu'on cherche plus à aller au but."

Patrick Isabella sait que Gilbert Gress compte énormément sur lui ce soir pour le match aller du deuxième tour préliminaire de la Coupe de l'UEFA contre les Norvégiens de Viking Stavanger. "Le plus important est de ne pas encaisser de but. Et puis, si on parvenait à marquer dans le premier quart d'heure... Le score idéal n'existe pas. Si on débarque dans deux semaines avec un ou deux buts d'avance, le coup serait jouable, étant entendu que nous sommes toujours capables de faire trembler les filets sur terrain adverse."

Surtout dans la forme actuelle de Patrick Isabella.



Tiré du journal L'Express de Neuchâtel, édition du mardi 12 août 1997.

 [ L'Express ]



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